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Rougeole : comment survivre à la panique

La Suisse fait face depuis fin 2006 à une épidémie de rougeole qui a touché plus de 2'000 personnes à ce jour. La peur de cette maladie réputée bénigne est abondamment exploitée par les médias et les informations les plus fantaisistes sont diffusées. Ainsi  le journal Le Matin-Dimanche du 28 février 2008 cite l'Office fédéral de la santé publique qui annonce 15 à 40 morts par année ce qui est totalement farfelu. La mortalité annoncée serait de 1 sur 1'000 cas, mais aucun décès n'a été déclaré dans l'épidémie en cours.

Avant la vaccination en Suisse, la mortalité de la rougeole était pratiquement nulle. Le fait qu'elle présente un problème sanitaire aujourd'hui est une conséquence de la vaccination de masse. Les autorités suisses étaient au courant de ce risque lors de  l'introduction du vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole) il y a 20 ans.

Bref historique de la rougeole avant le vaccin

Il faut rappeler que dans les pays occidentaux, la rougeole avait un fort taux de complications et une mortalité élevée encore au début du 20 ème siècle, en relation avec des conditions de vie médiocres (hygiène, alimentation, habitat).  Cette mortalité a diminué pour être pratiquement nulle dans les années 50, bien qu'aucun enfant n'échappait à la maladie.

La rougeole devient grave en cas de malnutrition et de maladie infectieuse concomitante, en particulier la tuberculose. Ce qui explique sa mortalité importante à l'époque en Europe et aujourd'hui encore dans les pays où les conditions économiques sont défavorables.

Des épidémies très contagieuses survenaient tous les 3 à 6 ans environ et touchaient les enfants qui n'avaient pas encore rencontré le virus, en leur conférant une immunité durable. Avant deux ans, la maladie était rarissime car les enfants étaient protégés par l'immunité héritée de la mère. À 10 ans, tous les enfants avaient contracté la maladie, et les épidémies suivantes, en les remettant en contact avec le virus, provoquaient ainsi une sorte de "rappel naturel" totalement silencieux, mais grâce auquel la protection efficace durait jusqu'à la fin de la vie.

Après deux ans et avant la puberté, la maladie est bien supportée, au prix de complications banales, sinusites, otites, bronchites en particulier. Jusqu'aux années 80, le corps médical et la population considéraient cette maladie d'enfance comme normale, voire utile au développement de l'enfant. Les livres de médecine de cette époque décrivent la maladie comme bénigne. Le discours officiel a changé dès la promotion du vaccin, et cette maladie a alors été présentée comme gravissime.

 

La situation actuelle de la rougeole

La vaccination de masse a bouleversé cet équilibre favorable : l'immunité conférée par le vaccin est de bonne qualité, mais elle ne dure pas car, les épidémies ayant disparu, les "rappels naturels" ne se font plus. L'immunité des mères peut être insuffisante pour protéger l'enfant avant deux ans et le vaccin ne peut se faire avant un an ( voir conclusions pratiques ). Les cas de complications graves touchent donc en priorité des enfants de moins d'un an et des adolescents. 
Par ailleurs on assiste désormais à des cas de rougeole chez les adultes chez qui les complications neurologiques peuvent être sévères, éventuellement mortelles.

 

Pourquoi ne pas vacciner les petits enfants ?

Pourquoi s'opposer alors à la vaccination du programme officiel qui comprend deux injections du triple vaccin ROR "rougeole-oreillons-rubéole" entre 12 et 18 mois ? Parce que ces vaccins ont des effets secondaires plus fréquents et plus graves que ne le reconnaissent les autorités sanitaires. Parmi les complications dénoncées, l'autisme est la plus grave, mais on constate aussi des perturbations chroniques du système immunitaire, allergies, tendance aux infections, maladies auto-immunes sévères. Par ailleurs ce vaccin s'ajoute aux autres vaccinations de la petite enfance dont le nombre cumulé représente, à 18 mois, 26 à 32 immunisations contre 8 à 10 maladies, grâce à 6 ou 9 injections combinées.

Nous pensons que la vaccination a moins d'effets secondaires chez des grands enfants que chez les tout petits. Enfin, puisque la maladie ne représente un risque que pour les adolescents, les adultes et en particulier, les femmes enceintes, l'immunité sera d'autant meilleure que la vaccination est plus tardive.

 

Comment reconnaître la rougeole ?

La maladie commence souvent par un jour de fièvre élevée sans éruption cutanée, yeux rouges et douloureux à la lumière, nez irrité ainsi que la gorge et le larynx, voix rauque et toux, il faut ajouter une éruption de taches rouges avec point blanc central sur la face interne des joues. Après un jour de répit apparaît une deuxième poussée fébrile accompagnée de l'éruption typique : petites taches rouges en relief de quelques millimètres de diamètre qui se rejoignent pour former de larges plages mais laissant toujours entre elles des intervalles de peau saine.

L'éruption commence au visage et gagne progressivement le reste du corps en 3-4 jours. Elle disparaît dans le même ordre et la fièvre diminue rapidement. La maladie dure une semaine à dix jours.

Le mieux est de respecter la fièvre et l'inappétence. Donner suffisamment à boire. Soins locaux, paracétamol en faibles doses si l'enfant souffre trop. Préférer les remèdes homéopathiques, en particulier pour stimuler une bonne sortie de l'éruption lorsque celle-ci tarde.


Conclusions pratiques

Enfants dès 1 an

Le choix de vacciner ou non revient aux parents. Un contact avec un malade est indispensable pour faire la maladie au "bon âge" et acquérir une immunité naturelle durable.

Adolescents

Puisque les enfants n'ont presque plus la chance de faire la maladie au "bon âge", nous encourageons avec insistance la vaccination vers 14 ans. Cette pratique a l'avantage d'apporter une protection juste avant l'âge vulnérable et de conférer aux futures mamans une meilleure immunité à transmettre à leurs petits.

Adultes

En cas d'épidémie comme c'est le cas actuellement, un adulte qui n'aurait pas eu la maladie ni le vaccin devrait se faire vacciner. Une vaccination dans les 72 heures suivant l'exposition confère une protection totale ou partielle.

En cas de doute, un simple examen du sang permet de savoir si une personne est immunisée ou non ( détection des anticorps IgG spécifiques).

Enfants de moins de 6 mois

Le vaccin n'est pas possible durant cette période.

Si la mère a fait la rougeole avant la grossesse, l'enfant est protégé jusqu'à un âge lui permettant de faire plus tard la maladie naturellement, qu'il soit allaité ou non.

Si la mère n'a pas d'immunité contre la rougeole et qu'un contact est avéré avec le virus, dans un délai de 6 jours, une immunisation dite passive (injection intramusculaire d'anticorps humains non spécifiques dénommés gammaglobulines ) est alors indiquée. Le produit protège l'enfant de cet âge pendant quelques mois et lui évite la maladie dans une période délicate pour lui.

Enfants entre 6 mois et 1 an

Si la mère a fait la rougeole avant la grossesse, l'enfant est protégé jusqu'à un âge lui permettant de faire plus tard la maladie naturellement, qu'il soit allaité ou non.

Si la mère n'as pas d'immunité contre la rougeole et qu'un contact est avéré avec le virus, dans un délai de 6 jours, une immunisation dite passive (injection intramusculaire d'anticorps humains non spécifiques dénommés gammaglobulines ) peut être pratiquée. Le produit protège l'enfant en bas âge pendant quelques mois et lui évite la maladie dans une période délicate pour lui.

Notons encore que les directives de l'Office fédéral de la santé publique autorisent la vaccination dès l'âge de 6 mois. Dès 1 an, il revient aux parents de décider s'ils souhaitent compléter la vaccination par une seconde dose ou attendre l'adolescence en espérant entre-temps une rougeole "bon âge".

Femmes enceintes

S'il y a un doute quant au fait que la mère a fait ou non la rougeole : effectuer un examen de sang pour mesurer l'immunité (tout comme pour la rubéole).

Le mieux est désormais d'être fixé avant toute grossesse.

Si la future mère n'a pas pris cette précaution avant la grossesse, et en l'absence d'une immunité suffisante contre la rougeole, une immunisation dite passive ( injection intramusculaire d'anticorps humains non spécifiques dénommées gammaglobulines ) peut alors être indiquée.

La crèche

Si l'enfant est mis en crèche avant 1 an, l'immunité de la mère doit être contrôlée auparavant (prise de sang). En l'absence d'immunité contre la rougeole, la crèche devrait être évitée.


Références :

Michel Georget : Vaccinations, les vérités indésirables, Ed. Dangles 2007
Groupe médical de réflexion sur les vaccins : Qui aime bien vaccine peu, Ed. Jouvence 2007
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